dimanche 30 septembre 2012

LE CERF SE VOYANT DANS L'EAU par Jean de la FONTAINE


Photo DM Juillet 2007
 
Le Cerf se voyant dans l'eau     
Dans le cristal d'une fontaine
Un Cerf se mirant autrefois

Louait la beauté de son bois,

Et ne pouvait qu'avecque peine

Souffrir ses jambes de fuseaux,

Dont il voyait l'objet se perdre dans les eaux.

Quelle proportion de mes pieds à ma tête!

Disait-il en voyant leur ombre avec douleur:

Des taillis les plus hauts mon front atteint le faîte;

Mes pieds ne me font point d'honneur.

Tout en parlant de la sorte,

Un Limier le fait partir;

Il tâche à se garantir;

Dans les forêts il s'emporte.

Son bois, dommageable ornement,

L'arrêtant à chaque moment,

Nuit à l'office que lui rendent

Ses pieds, de qui ses jours dépendent.

Il se dédit alors, et maudit les présents

Que le Ciel lui fait tous les ans.

Nous faisons cas du beau, nous méprisons l'utile;

Et le beau souvent nous détruit.

Ce Cerf blâme ses pieds qui le rendent agile;

Il estime un bois qui lui nuit
Jean de La Fontaine (1621 -1695)

samedi 22 septembre 2012

POEME VIKING



Je peux chanter ma propre histoire,
parler de mes voyages, et comme j'ai souvent souffert des
temps de navigation difficile et des jours de grande inquiétude;
des manques amers souvent dans de nombreux ports,
Et j'ai appris souvent que c’est une demeure difficile
un bateau dans la tourmente, quand arrivait mon tour
dans l’âpre nuit de vigie à la proue du navire
à regarder passer les falaises.
               
Souvent, mes pieds furent prisonniers
de la glace dans des chaussures gelées,
torturé par le froid, dominé par l'angoisse
mon cœur tourmenté, aspirant à une aide
Mon esprit fatigué de marin... ...
Et encore une fois de plus
Le sang dans mon cœur une autre fois de plus
m'incite à le tenter les vagues salées jouent ;
La mer semblable à des montagnes, il me presse de nouveau

L'élan de mon cœur à visiter des terres nouvelles
à entreprendre un nouveau voyage, sur des mers plus lointaines...
à connaître d’autres gens
(Le marin : Exeter book)
 
Source :  www.vopus.org
 
 

samedi 15 septembre 2012

L'ETE QUI S'ENFUIT EST UN AMI QUI PART * Victor HUGO *


LA FIN
Par Jules DELAVIGNE - Conclusions. 2008.


Pourquoi on aime tellement regarder le soleil qui se couche ?
Sur un lac doré, derrière une montagne rose
Ou sur une plage déserte un soir d’été
Cette boule de feu plongeant doucement dans la mer lointaine
Le soleil qui se lève, c’est l’expectation, le début
Mais les débuts sont vides, nous les comprenons
Les débuts sont là pour donner du sens aux fins
Nous sommes toujours fascinés par les fins
Même si ce ne sont que des fausses fins
Comme la fin d’un voyage ou d’un film
On sait bien qu’à la fin d’un film, l’histoire continue après
Il faut juste l’écrire
Le soleil qui se couche doucement un soir d’été
Nous ramène chaque fois vers cette fascination de la fin
La fin de la journée ou la fin sans fin ?
Regarder le soleil qui se couche nous aide à mieux comprendre
Que nous ne comprenons rien de la fin, car la fin c’est la fin
Et à la fin, il n’y a rien