samedi 26 janvier 2013

MONTAGNES.... par Yves Pasquier avec son aimable autorisation


Il est des gens qui disent
Que seules les montagnes
Jamais ne se rencontrent
Moi je peux vous dire
Qu'elles se retrouvent parfois
Lorsque la nuit est blanche
Et discourent à haute voix....

Je les entends rêver
De houles et de marées
Choucas et Goélands
Sont frères de sang
Bien que l'un soit noir
Et l'autre tout blanc

Il est des gens qui disent
Mais moi je peux affirmer
Qu'elles se rencontrent souvent
Lorsque la nuit est blanche
Je sais qu'elles tressaillent
Quand les vents la tiraillent
Je les entends gémir
Quand l'homme les déchire
Jusqu'à les crucifier
Je les entends hurler
Le front lacéré
De nos cordes dacier
Ecoutes-les pleurer
Les montagnes
Lorsque la peur les gagne.

Les entends-tu parler ?
Elles tutoient le ciel
Jusqu'à froisser la nuit
Chantent paillardises
Crient balourdises
Et rient en éclats
De rocs et de glace

Puis tout à coup se taisent
Sais-tu leur silence ?
Leurs chants qui te transpercent
Jusque dedans le ventre
Ecoutes les chanter
Lorsque la nuit est blanche
C'est à trembler...

Il y a des gens qui disent
Mais moi je puis vous dire
Que je les entends fleurir
Quand le printemps résonne
Je sais qu'elles frissonnent
Quand fredonne la lune
Sa complainte amoureuse
Et roule son ventre chaud
Sur leurs têtes neigeuses.

Ecoutes leurs caresses
Comme des psalmodies
Chuchoter dans la nuit
Il est des gens qui disent
Que seules les montagnes
Jamais ne se rencontrent
Moi je connais des montagnes
Fières comme des femmes
Qui en disent tout autant
Quand elles parlent des gens.

Yves PASQUIER ( Publication dans La Maurienne du 17 janvier 2013).
 

dimanche 20 janvier 2013

SUR LE CHAMP DE BATAILLE DE MA VIE


QUE JE PRIE

NON POUR ETRE PRESERVE DES DANGERS

MAIS POUR LES REGARDER EN FACE….

ET QUE JE NE DEMANDE POINT

L’APAISEMENT DE MA SOUFFRANCE,

MAIS LE CŒUR QU’IL ME FAUT POUR LA SURMONTER ;

QUE JE NE M’ATTENDE POINT A DES ALLIES

SUR LE CHAMP DE BATAILLE DE MA VIE,

MAIS A MA PROPRE FORCE ;

QUE JE N’IMPLORE POINT AVEC CRAINTE

POUR ETRE SAUVE,

MAIS QUE J’AIE FOI EN LA PATIENCE

POUR CONQUERIR MA LIBERTE.

 

ACCORDE-MOI DE N’ETRE PAS INGRAT,

SACHANT QU’A LA SEULE MISERICORDE

JE DOIS MES SUCCES,

MAIS SI JE SUCCOMBE,

QUE L’ETREINTE DE TA MAIN

ME SECOURE.

 

TAGORE.

samedi 12 janvier 2013

PRIERE DE L'ARBRE A L'HOMME


 
 
Homme!
Je suis la chaleur de ton foyer par les nuits froides d’hiver, l’ombrage ami lorsque brûle le soleil d’été.Je suis la charpente de ta maison, la planche de ta table.Je suis le lit dans lequel tu dors et le bois dont tu fais tes navires.Je suis le manche de ta houe et la porte de ton enclos.Je suis le bois de ton berceau et de ton cercueil.Je suis le pain de la bonté, la fleur de la beauté, écoute ma prière, ne me détruis pas.
 
Texte relevé sur la porte du pavillon yougoslave du bois à l’exposition internationale de 1937