Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête.
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au coeur
Quand nous chanterons, le temps des cerises
Sifflera bien mieux le merle moqueur.
Mais il est bien court le temps des cerises
Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d'oreilles,
Cerises d'amour aux robes pareilles
Tombant sous la feuille en gouttes de sang.
Mais il est bien court le temps des cerises
Pendant de corail qu'on cueille en rêvant.
Quand vous en serez au temps des cerises
Si vous avez peur des chagrins d'amour
Evitez les belles!
Moi qui ne crains pas les peines cruelles
Je ne vivrai point sans souffrir un jour.
Quand vous en serez au temps des cerises
Vous aurez aussi des peines d'amour.
J'aimerai toujours le temps des cerises
C'est de ce temps là que je garde au coeur
Une plaie ouverte.
Et Dame Fortune en m'étant offerte
Ne pourra jamais fermer ma douleur,
J'aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au coeur.
Né en 1836 à Boulogne-sur-Seine, fils d’un riche meunier, Jean-Baptiste Clément rompt avec ses parents dès l’âge de 14 ans. Dans l’obligation de gagner sa vie il se retrouve garnisseur de cuivre puis commerçant en vins ou encore terrassier au tunnel de Nogent sur Marne.
A l’âge de trente ans, il s’établit sur la Butte Montmartre où il fréquente les salles de rédaction de journaux socialistes dans lesquelles il rédige des articles notamment pour « Le cri du Peuple » de Jules Vallès.
En 1867 il doit se réfugier en Belgique, où il publie la célèbre chanson Le Temps des cerises.
Revenu à Paris, il collabore à divers journaux d’opposition au Second Empire tels que La Réforme de Delescluze et Vermorel.
Condamné pour avoir publié un journal sans cautionnement et pour offenses envers l’Empereur, il est reclus dans la prison de Sainte Pélagie jusqu’ au 4 septembre 1870, jour de l’insurrection républicaine, après la déchéance de Napoléon III vaincu à Sedan.
Orateur écouté des foules, partisan convaincu de la révolution du 4 septembre, militant très actif lors de l’insurrection parisienne du 18 mars 1871 (délégué à la Commune de Paris, il avait succédé à Clémenceau en mai 1871 comme maire de Montmartre), Jean Baptiste Clément dut s’exiler à Londres durant 8 années : condamné à mort par contumace en 1874, amnistié en 1879, il rentrait à Paris l’année suivante.
Épuisé par les combats politiques,il meurt le 23 juin 1903 à Paris, à l’âge de 66 ans.
Lorsqu’il fut inhumé au cimetière du Père Lachaise le 26 février 1903, plusieurs milliers de personnes assistèrent à la cérémonie.
La tombe de Jean Baptiste Clément au Père Lachaise.
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