SI LE CHRIST AVAIT EU UN CHIEN
Fort et gentil comme l'un des miens
Avec un nez tout noir et bien pointu,
Une queue enroulée et du poil dru,
Et deux grands yeux ronds bien tendres
Tout mouillés d'amour et d'ambre.
Avec un nez tout noir et bien pointu,
Une queue enroulée et du poil dru,
Et deux grands yeux ronds bien tendres
Tout mouillés d'amour et d'ambre.
Moi, je suis sûr que, dés qu'il eut vu et senti Jésus,
Ce chien, eh bien ! qu'il fut Dieu, il l'aurait su,
Et que, flairant sa trace quelque part sur la terre,
Il l'eut trouvé et suivi, bien avant Pierre.
Il aurait pleuré de voir Judas si mauvais
Et comme jean, lui serait demeuré tout près.
Ce chien, eh bien ! qu'il fut Dieu, il l'aurait su,
Et que, flairant sa trace quelque part sur la terre,
Il l'eut trouvé et suivi, bien avant Pierre.
Il aurait pleuré de voir Judas si mauvais
Et comme jean, lui serait demeuré tout près.
Mais je sais que Jésus n'avait pas de chien
Car, souvent il fut seul, sans personne, sans rien.
Comme cette nuit-là, au jardin des Oliviers,
Quand à sa douleur les siens l'ont abandonné,
Lui, aux pieds de son Maître, se serait jeté
Et, sans savoir pourquoi, avec lui aurait pleuré.
Car, souvent il fut seul, sans personne, sans rien.
Comme cette nuit-là, au jardin des Oliviers,
Quand à sa douleur les siens l'ont abandonné,
Lui, aux pieds de son Maître, se serait jeté
Et, sans savoir pourquoi, avec lui aurait pleuré.
Sa langue rose aurait léché
Ses doigts crispés, sa main serrée,
Pour qu'il se sentît moins délaissé.
Et quand les soldats seraient arrivés,
Avant que Pierre n'eut tiré son épée,
Sur eux, en rage, il se serait jeté.
Ses doigts crispés, sa main serrée,
Pour qu'il se sentît moins délaissé.
Et quand les soldats seraient arrivés,
Avant que Pierre n'eut tiré son épée,
Sur eux, en rage, il se serait jeté.
Et il aurait alors suivi son Maître
Chez Pilate, Hérode et le Grand Prêtre.
Derrière chaque porte le nez collé,
Comptant les cris et les coups portés,
Il aurait attendu, en regrettant,
De n'être qu'un pauvre chien impuissant.
Chez Pilate, Hérode et le Grand Prêtre.
Derrière chaque porte le nez collé,
Comptant les cris et les coups portés,
Il aurait attendu, en regrettant,
De n'être qu'un pauvre chien impuissant.
Et tout au long de la route vers le Calvaire
Chaque fois que Jésus serait tombé à terre,
Plus vite que Véronique il serait allé,
Malgré les soldats, malgré les coups de pieds,
Lécher la Face de son Maître bien-aimé
Couverte de sang sale et de sueur salée.
Chaque fois que Jésus serait tombé à terre,
Plus vite que Véronique il serait allé,
Malgré les soldats, malgré les coups de pieds,
Lécher la Face de son Maître bien-aimé
Couverte de sang sale et de sueur salée.
Plus tard, tandis que le Christ était à mourir
Au pied de sa Croix, il serait venu s'accroupir,
Et quand Jésus aurait poussé son dernier cri,
Croyant être appelé, comme il aurait bondi !
Sautant comme un fou pour arriver jusqu'à Lui
Et, encore une fois, défendre son ami.
Au pied de sa Croix, il serait venu s'accroupir,
Et quand Jésus aurait poussé son dernier cri,
Croyant être appelé, comme il aurait bondi !
Sautant comme un fou pour arriver jusqu'à Lui
Et, encore une fois, défendre son ami.
Quand Jésus au Sépulcre aurait été porté,
Son chien l'aurait suivi et plus jamais quitté
Et au matin de Pâques, l'ange troublé
Eût trouvé là un petit chien mort,
Trop fatigué d'attendre son Maître qui ne revenait pas,
Et qu'il savait ne jamais revoir ici-bas.
En paix serait donc parti l'ami de Jésus
Car, dans sa petite tête, il eut toujours su que,
Si un homme pouvait avoir besoin d'un chien,
Le Christ, lui, n'aurait plus jamais besoin de rien.
Car, là-haut, une foule d'anges impatients
Devaient aussi l'attendre depuis longtemps.
C'est pourquoi le Maître à ceux à qui il a confié
Un clébard adoré,
Ancien, seul, aveugle, enfant, berger,
Donna des chiens pour que des humains perdus
Puissent trouver en eux un peu d'amitié.
Texte publié par le Père Guy Gilbert dans son livre "Mes plus belles prières".
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