dimanche 24 mars 2013

DIMANCHE DES RAMEAUX : SCOOP A JERUSALEM par Marie-Claude PELLERIN

Dimanche des Rameaux : Scoop à JerusalemAuteur : Marie-Claude Pellerin
Comme une traînée de poudre
entre rues et venelles de la ville
sous la botte de l'Empire romain,
la nouvelle se répand de bouches jusqu'à oreilles :
''Il vient, Il va venir,
celui que tout le peuple attend depuis longtemps
pour faire tomber le joug pesant sur nos épaules !''

Déjà les plus ardents ont étendu par terre
leurs manteaux colorés pour en faire un tapis
tandis que d'autres encore coupent aux arbres alentour
des brassées de rameaux tout gorgés de printemps.

Courant à Sa rencontre hors des murs de la ville,
la foule à l'unisson crie son enthousiasme:
''Hosanna ! Gloire à Dieu !
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur,
le grand Roi d'Israël ! ''

''Qui est-ce ? '' questionnent, hagards,
quelques badauds curieux.
'' Vous ne le savez pas ! C'est Jésus, le Messie !
Celui dont les prophètes ont promis la venue !
Regardez, Il arrive ! ''

C'est à ce moment-là qu'offusque l'équivoque :
accueilli comme un Roi dont on a, pompeusement,
improvisé le sacre aux yeux de tout le peuple...
Accueilli comme un Roi Jésus entre en la ville,
monté sur un ânon, le petit d'une ânesse !
Ainsi c'était donc... '' ça '',
ce grand Libérateur tant et tant espéré !
Pas même un guerrier chevauchant,
arme au poing, un pur sang vigoureux,
mais un homme doux et humble avançant,
désarmant, au milieu de la foule totalement désarmée !

Serait-ce que, côté terre, comme au premier Noël
où Il naît sur la paille, Dieu choisisse à nouveau
de chambouler l'échelle de nos valeurs humaines ?
Serait-ce que, côté coeur pour conquérir le nôtre,
Dieu choisisse sciemment d'arracher à jamais
le masque dur et hautain dont les hommes l'affublent
depuis la nuit des temps ?

Etrange cette histoire des tout premiers Rameaux
et étrange ce Roi qui, quatre jours plus tard
et dans Sa démesure, Se mettra à genoux
devant tous Ses disciples pour leur laver les pieds !
Et si ces paradoxes devaient, à notre tour,
bousculer nos raisons, ne nous étonnons pas car :
''Dieu ne serait pas Dieu
s'Il était raisonnable ! '' (Charles Singer)
reçu par e-mail de Suisse

dimanche 17 mars 2013

PRIERE DE SAINT FRANCOIS D'ASSISE

Prière de Saint François d'Assise


Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix!
Là où il y a la haine, que je mette l'amour.
Là où il y a l'offense, que je mette le pardon.
Là où il y a la discorde, que je mette l'union.
Là ou il y a l'erreur, que je mette la vérité.
Là où il y a le doute, que je mette la foi.
Là où il y a le désespoir, que je mette l'espérance.
Là où il y a les ténèbres, que je mette ta lumière.
Là où il y a la tristesse, que je mette la joie.
O Seigneur, que je ne cherche pas tant
à être consolé...qu'à consoler
à être compris...qu'à comprendre
à être aimé...qu'à aimer
Car
c'est en donnant...qu'on reçoit
c'est en s'oubliant ...qu'on trouve
c'est en pardonnant...qu'on est pardonné
c'est en mourant...qu'on ressuscite à l'éternelle vie.

Saint François d'Assise

dimanche 10 mars 2013

LE JEU par Rosine PERRIER


LE JEU

Cela s'est passé
Dans une ville étrange
Et sa fête magique
Un soir de Carnaval
 
Silence absolu des voix
Sous l'opacité du masque blanc
Fascination des regards
Pièges ambigus
De l'Amour et du Hasard
 
Autour de ma présence
Les ailes de satin
Les voiles d'Orient
Se déployaient dans un bruissement
De vague sur le sable
Je retins mon souffle
J'entrai dans l'envoûtement
De ce Jeu
 
Muette incantation
Transgressin mimétisme....
Suis-je Léda qui reçut la caresse du cygne
Desdémone la Mal-Aimée du sombre Othello
Ai-je suivi dans sa folle équipée
Vitale Michiel vainqueur en Aquilée ?
 
Mais "Je" n'est plus un autre
Sous la nacre du masque
Immuable en sa neutralité
Je vis ce que je suis.

Rosine PERRIER

samedi 2 mars 2013

LES CINQ ETAGES



Dans la soupente du portier,
Je naquis au rez-de-chaussée
Par tous les laquais du quartier
A quinze ans, je fus pourchassée
Mais bientôt, un jeune seigneur
M'enlève à leurs doux caquetages
Ma vertu me vaut cet honneur
Et je monte au premier étage

Là, dans un riche appartement,
Mes mains deviennent des plus blanches
Grâce à l'or de mon jeune amant
Là, tous mes jours sont des dimanches
Mais, par trop d'amour emporté,
Il meurt ! Ah ! Pour moi, quel veuvage !
Mes pleurs respectent ma beauté
Et je monte au deuxième étage

Là, je trompe un vieux duc et pair
Dont le neveu touche mon âme
Ils ont d'un feu payé bien cher
L'un la cendre et l'autre la flamme
Vient un danseur ! Nouveaux amours
La noblesse alors déménage
Mon miroir me sourit toujours
Et je monte au troisième étage

Là, je plume un bon gros Anglais
Qui me croit et veuve et baronne
Puis deux financiers vieux et laids
Même un prélat ! Dieu me pardonne
Mais un escroc que je chéris
Me vole en parlant mariage
Je perds tout, j'ai les cheveux gris
Et je monte encore un étage

Au quatrième, autre métier !
Des nièces me sont nécessaires
Nous scandalisons le quartier
Nous nous moquons des commissaires
Mangeant mon pain à la vapeur
Des plaisirs, je fais le ménage
Trop vieille, enfin, je leur fais peur
Et je monte au cinquième étage

Dans la mansarde me voilà,
Me voilà, pauvre balayeuse !
Seule et sans feu, je finis là
Ma vie au printemps, si joyeuse
Je conte à mes voisins surpris
Ma fortune à différents âges
Et j'en trouve encore des débris
En balayant les cinq étages
Paroles: Pierre-Jean de Béranger 1955
 
La chanson de Béranger, sur son ton léger, est, en fait, un vrai petit traité de sociologie, qui se parcourt de bas en haut, expliquant la stricte hiérarchie qui régissait les immeubles contruits à l'initiative du Baron Haussmann, sous le règne de Napoléon III....Du premier étage réservé à la grande bourgeoisie cossue aux chambres de bonnes sous les combles.
 
Sources : Anthologie de la chanson française par Marc Robine - 1994 - Albin Michel -