dimanche 24 octobre 2010

ODE AUX FEMMES DE SAVOIE



Il est exceptionnel que je publie l'un de mes propres poèmes mais celui-ci a été écrit en hommage à la Savoie.....et en particulier aux femmes de Savoie.
ODE AUX FEMMES DE SAVOIE

En ce début de millénaire, il me plait et je le veux,
Vous narrer sous la forme d’un lai l’existence de ces femmes qui,
Depuis un temps certain, demeurent sur ces terres de Savoie.

Elles savent que leur vie est comme le champ de leur enfance,
Parfois empli de ronces, de rhododendrons et de mûres sauvages,
Monde sans chemins tracés et odorant bon l’aventure et l’interdit….
Parfois bien ordonné, fleurs captives, allées au cordeau,
Bancs en pierre froide et dure, tonnelles accueillant roses et passiflores…

Comme un fil d’argent qui relie les siècles, il me souvient en ces
Temps dits obscurs de Thècle qui, lors de la Grande Peste sut
Par son dévouement offrir aux autres la lumière de l’éternité…
Temps aussi chantés par Nicolas Martin qui offrit à Marie une corbeille
De mots si enchanteurs que son regard se voila devant l’offrande….
Temps mystérieux où Isabeau hantait la forêt d’Armillon vêtue
D’un brocart bleu roi en soie parcouru de fils d’or et d’argent….
Temps où la Savoie émergeait, fragile et pourtant forte comme
Louise qui, femme libre, avançait, fière, dans un monde hostile…
Temps du Haut Moyen-âge où Catherine, mystique et sensuelle,
Menait hardiment la foule joyeuse se pâmer à la Fête des Fous
.

Elles aimaient tant se souvenir, les yeux mi-clos, sourire édenté….
Elles avaient le regret du temps passé….le regret de ne pas avoir fait..
Le regret de ne pas avoir su s’émerveiller…le regret de mille choses
Qui, dans une vie sont comme dans le ciel mille étoiles
Qu’elles voyaient sans voir, car leur regard oublie de discerner l’essentiel.
femmes de Savoie.....
Daniel MEINDRE - 2010 -

jeudi 21 octobre 2010

PRIX DE LECTURE A HAUTE VOIX CHARLES MALY






Un prix amplement mérité....Qualité du texte....Qualité de la lecture....Tous les critères ont été respectés et le tonnerre d'applaudissements qui ont conclu sa lecture était amplement mérité.

Découvrez le texte lu :


FLEURS ET COURONNES par Jacque
Fleurs et Couronnes


Homme
Tu as regardé la plus triste la plus morne de toutes les fleurs de la terre
Et comme aux autres fleurs tu lui as donné un nom
Tu l'as appelée Pensée.
Pensée
C'était comme on dit bien observé
Bien pensé
Et ces sales fleurs qui ne vivent ni ne se fanent jamais
Tu les as appelées immortelles...
C'était bien fait pour elles...
Mais le lilas tu l'as appelé Lilas
Lilas c'était tout à fait ça
Lilas...Lilas...
Aux marguerites tu as donné un nom de femme
Ou bien aux femmes tu as donné un nom de fleur
C'est pareil.
L'essentiel c'était que ce soit joli
Que ça fasse plaisir...
Enfin tu as donné les noms les plus simples à toutes les fleurs simples
Et la plus grande la plus belle
Celle qui pousse toute droite sur le fumier de la misère
Celle qui se dresse à côté des vieux ressorts rouillés
A côté des vieux chiens mouillés
A côté des vieux matelas éventrés
A côté des baraques de planches où vivent les sous-alimentés
Cette fleur tellement vivante
Toute jaune toute brillante
Celle que les savants appellent Hélianthe
Toi tu l'as appelée soleil
...Soleil...
Hélas! hélas! hélas et beaucoup de fois hélas!
Qui regarde le soleil hein ?
Qui regarde le soleil ?
Personne ne regarde plus le soleil
Les hommes sont devenus ce qu'ils sont devenus
Des hommes intelligents...
Une fleur cancéreuse tubéreuse et méticuleuse à leur boutonnière
Ils se promènent en regardant par terre
Et ils pensent au ciel
Ils pensent... ils pensent...ils n'arrètent pas de penser...
Ils ne peuvent plus aimer les véritables fleurs vivantes
Ils aiment les fleurs fanées les fleurs séchées
Les immortelles et les pensées
Et ils marchent dans la boue des souvenirs dans la boue des regrets
Ils se traînent
A grand-peine
Dans les marécages du passé
Et ils traînent...ils traînent leurs chaînes
Et ils traînent les pieds au pas cadencé...
Ils avancent à grand-peine
Enlisés dans leurs champs-élysées
Et ils chantent à tue-tête la chanson mortuaire
Oui ils chantent
A tue-tête
Mais tout ce qui est mort dans leur tête
Pour rien au monde ils ne voudraient l'enlever
Parce que
Dans leur tête
Pousse la fleur sacrée
La sale maigre petite fleur
La fleur malade
La fleur aigre
La fleur toujours fanée
La fleur personnelle......
La pensée...
Jacques PREVERT.

dimanche 10 octobre 2010

EN SOUVENIR D'UNE AMIE QUI NOUS A QUITTES VOICI QUELQUES JOURS


Poème de Péguy d'après une prière de Saint Augustin.
L'amour ne disparaît jamais, la mort n'est rien.
Je suis seulement passé dans la pièce à côté.
Je suis moi, tu es toi.
Ce que nous étions l'un pour l'autre nous le sommes toujours.
Donne-moi le nom que tu m'as toujours donné.
Parle-moi comme tu l'as toujours fait.
N'emploie pas un ton différent, ne prends pas un air solennel ou triste.
Continue à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Prie, souris, pense à moi.
Prie pour moi.
Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l'a toujours été,
sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d'ombre.
La vie signifie tout ce qu'elle a toujours signifié.
Elle est ce qu'elle a toujours été.
Le fil n'est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de ta pensée simplement parce que je suis hors de ta vie....
Je t'attends, je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin.
Tu vois, tout est bien.
Charles PEGUY

samedi 2 octobre 2010

CHANSON D'AUTOMNE


LES SANGLOTS LONGS
DES VIOLONS
DE L'AUTOMNE
BLESSENT MON COEUR
D'UNE LANGUEUR
MONOTONE.
TOUT SUFFOCANT
ET BLÊME, QUAND
SONNE L'HEURE,
JE ME SOUVIENS
DES JOURS ANCIENS
ET JE PLEURE;
ET JE M'EN VAIS
AU VENT MAUVAIS
QUI M'EMPORTE
DECà, DELà,
PAREIL A LA
FEUILLE MORTE.
Poèmes saturniens.
Paul VERLAINE