dimanche 25 mars 2012

TOI, MA VILLE


TOI, MA VILLE

Ville, qui es-tu ? Un corps sans coeur
Dont les hommes ont peur
De perdre une heure; une âme
Sans vie qui subit les trames
Des joies, du malheur et du plaisir
De toi, perfide ! qui les attire.
T'aimer, c'est trop demander
A nous qui ne faisons que passer.
Tes monuments, tes avenues
Où fleurit la vertu
Ne sont que façades aux murs nus
Qui cachent les amours défendus.
Magasins illuminés, sourires forcés
Des têtes de Carnaval enfarinées
Qui vendent tout, sauf la charité,
Gueuse, de porte en porte repoussée.
Les gens se pressent,
Les amoureux se cherchent,
La marée humaine déferle,
Les lumières, innombrables perles
Eclairent le visage blafard
De cette foule sans fard.
Ton teint, frais comme le matin,
Tes yeux bleus, tes cheveux châtains,
Tes mains, ton corps de catin,
Tout ceci sera sans lendemain.
Je m'amuse, je me livre
A cette folie qui m'enivre
A toi, qui m'enlace
Et qui jamais me lasse.

Daniel MEINDRE - Hiver 1963





























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