samedi 30 novembre 2013

UN CHANT D'AMOUR par Jacques BREL à Maddly

 
 
 
 
 
 
 
Maddly
Sous le vent des îles, je t’ai dit parfois
Que je ne croyais plus en rien
Mais le soleil brûlait ma peau
Et mon corps me faisait mal
...
Sur ton corps que j’ai aimé
L’amour était mon repos
Et mon âme embrasée
Par ton parfum chaud

Le ciel était torride, les oiseaux volaient bas
Quand je me suis éteint au dernier bruit de l’eau,
Mais je suis éternel quand je suis près de toi

Sous le vent balayé comme un cheval de trait
J’ai vécu près de toi mes derniers jours de vie
Et te donnant la vie sans te laisser la vie

Mais je suis au zénith, tu perpétues ma route
Et je te ferai vivre encore et très longtemps
Par mon seul souvenir ce qui nous a unis

Et plus tard, quand tu viendras vers moi
C’est au soleil de notre île embrasée
Que je t’ouvrirai mes bras

Oui, tu leur diras

Oui, tu leur diras que l’amour existe et qu’il a toujours un après
Il faut s’aimer très fort et ça ne s’apprend pas.
On a vingt ans, trente ans et puis un jour soixante
Et pour s’aimer toujours, toi tu leur diras
Ça ne s’apprend pas
Ça ne s’apprend pas
Il y a d’abord l’aube dans le lointain des jours
Des corps qui se désirent comme de jeunes loups
Affamés et rompus au rythme de l’amour

Puis les serments du temps qui au fil des jours
S’effritent comme le mur que lézarde le temps
Des temps qui se retrouvent, des temps qui s’effilochent
On a peur, on se traque et pourtant…

Toi, tu leur diras que l’amour existe
Et qu’il y a toujours un après
Un temps où l’on se voit comme on est
Un temps où l’on se reconnaît
Et où l’on se rend grâces d’avoir survécu au naufrage du temps
À la grâce de Dieu qui nous a donné la vue
L’amour aveugle que d’autres ont ignoré

Toi, tu leur diras que l’on peut aimer
Que si le corps se lasse il y a d’autres vertus
Pour un prince des ténèbres qui a pu nous tenter
Combien de tendresse, combien de déchirements

Mais pour aimer, il faut être un enfant
Il faut tant de candeur, tant d’étonnement
Oui, tu leur diras que le bateau appartient à l’écume
Et l’écume au port
Où l’on revient toujours…

~ Jacques Brel

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